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Comité Dombes - Côtière de l Ain - Décoration de Monsieur Pierre LUDIN

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Jeudi 19 décembre 2013, le docteur Pierre LUDIN, ancien maire de ST Jean de Niost et président d’honneur fondateur de la Fédération des Anciens Maires et Adjoints de France (FAMAF) a été décoré de la croix de Chevalier de La Légion d’Honneur dans la Maison des Princes à Pérouges.

Après avoir retracé l’historique de l’ancienne demeure des Ducs de Savoie, classée monument historique en 1921  et remercié les élus présents, les présidents d’association, ses Amis venus parfois de loin et tous ses proches, Pierre LUDIN a présenté son Parrain, Monsieur Gérard PELISSON, Grand Officier de l’Ordre , membre du Conseil de l’Ordre de la Grande Chancellerie et président d’honneur co- fondateur du groupe « ACCOR » et lui a passé la parole..

 

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Ce dernier a souligné avec fidélité, talent et humour les qualités de Pierre LUDIN. Chacun dans l’auditoire  a bien ressenti l’amitié complice qui unit ces deux hommes.

Mesdames et Messieurs,

Nous sommes réunis ce soir pour conférer à Pierre LUDIN  les insignes de chevalier de la Légion d’Honneur. Il me l’a demandé de lui remettre et j’ai volontiers accédé à son désir pour de multiples raisons.

D’abord parce qu’il est un ami de plus de soixante ans, ce qui diminue par deux les risques  de se tromper sur l’homme ! Ensuite, au nom de nos souvenirs communs du lycée du Parc, de ses efforts pour accéder à la cosmographie à l’oral du Bac, de ses capacités en lettres, quand je me consacrai aux mathématiques en vue des concours des Grandes écoles. Nos chemins prirent des orientations différentes, je me retrouvai à Centrale Paris, lui en Fac de médecine à Lyon. En gardant le contact, j’appris qu’il avait fixé son cabinet dans notre bonne ville , puis qu’il était devenu maire de sa chère commune de St Jean de Niost dans l’Ain, non sans avoir auparavant créé la première Association française historique de défense de l’Environnement ,par le nombre, plusieurs milliers d’adhérents et l’antériorité, 1961, « terrassant » littéralement EDF dans ses projets de détournement de la belle  rivière d’Ain. Le mandat de maire l’écartant trop  régulièrement de son cabinet, il se retirait volontairement des affaires publiques pour revenir auprès de ses patients lyonnais. Pas très longtemps d’ailleurs ! Ensuite, parce que notre ami, dont une des caractéristique réside dans la passion d’entreprendre, créait bientôt une Association départementale des anciens maires et adjoints de l’Ain, dont les progrès foudroyants lui donnèrent l’idée de partir à la conquête de la France entière à travers ses cents départements ! Ainsi, pendant que je semais des hôtels aux quatre coins de notre pays, puis du monde,  lui suscitait la création d’associations d’anciens maires dans à peu près la moitié de notre territoire national, il faut le dire, sans la moindre aide des Pouvoirs Publics !  Ainsi naissait la Fédération Nationale des associations d’anciens maires et adjoints de France que Pierre devait présider pendant 16 ans.

Ce sont des milliers d’anciens magistrats municipaux restés inconnus les uns des autres, qui furent réunis dans l’amitié et pour certains d’entre eux dans des missions bénévoles d’intérêt général où leur compétences et leurs talents furent réemployés à des tâches utiles à notre pays.  Le président LUDIN et ses amis de l’Ain créèrent à cet effet dès 1995 le premier « Conseil d’Emulation Civique » soumis à une charte déontologique rigoureuse, modèle de référence à des dizaines de sous-groupes identiques en France, qui visitèrent des centaines d’écoles françaises et des  milliers d’élèves. Installée au Conseil Général du Rhône grâce à l’hospitalité de son président, la Fédération, sous la vigoureuse impulsion de Pierre Ludin lançait également ses membres à la conquête du monde par l’organisation de voyages lointains où des rencontres officielles soutenant la francophonie peuplèrent son Comité d’honneur international des noms les plus prestigieux ! Ce furent entre autres les Etats Unis, en Lousiane où fut crée une association des anciens maires, en Californie,  La Russie, le Mexique où Pierre Ludin décora l’ancien maire de Mexico de la médaille d’or des anciens maires de France, les Indes où la Fédération chanta le la Marseillaise le 14 Juillet devant le monument aux morts de Pondichéry.

C’est donc, Mesdames, Messieurs et chers amis, ne nous y trompons pas, un véritable serviteur de la Nation que nous honorons aujourd’hui, un pionnier dans la sauvegarde de « l’Environnement », un humaniste également, qui croit au perfectionnement de l’Homme, à sa dignité, un passionné d’histoire, qui fréquente assidument les pages glorieuses de notre pays et contribue par les romans qu’il publie à en enrichir la renommée…

 Puis Gérard PELISSON a procédé à la remise de la Croix

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           Pierre LUDIN a repris la parole avec émotion, modestie et dignité pour faire part de son contentement et de sa fierté d’être légionnaire.

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Mesdames Messieurs et chers parents et amis.

Vous vous attendez sûrement à m'entendre vous dire combien je suis heureux et honoré de la très haute distinction qui m'échoit ET VOUS AVEZ RAISON !

Comment ne pas être profondément ému de l'honneur qui m'est fait ce soir ? Comment rester insensible à accéder au premier degré d'un des ordres les plus prestigieux du monde ? Comment le « napoléonien » que je suis, admirateur du génial réorganisateur et fondateur de la France moderne ne serait-il pas infiniment ému de porter cette croix qui a orné la poitrine de l'Empereur lui-même , de tant de héros et d'illustres savants ? Oui ! mes chers amis, je me sens infiniment honoré ce soir !

Vous vous attendez sûrement à m'entendre dire que c'est grâce à vous tous que je me vois ainsi, distingué, à votre inestimable concours dans ces longues années d'actions communes. ET VOUS AVEZ ENCORE RAISON !.

Je citerai en premier lieu ma chère France, compagne passionnée de nos débuts et fidèle collaboratrice de notre projet fédéral, Madame Elisabeth Fabre hélas retenue ce soir à Grenoble par ses bientôt 90 ans et les pionniers de cette aventure

C'est bien parce que vous avez cru, à mes côtés, à ce qui paraissait comme de fumeuses chimères, en particulier le projet de réunir dans une vaste Fédération nationale ces inestimables compétences et talents que détiennent encore les anciens magistrats municipaux ; c'est parce que vous avec cru à la force de la fraternité des destins que nous unit tous par-delà les différentes sensibilités politiques, parce que vous avez faite vôtre la belle maxime que nous vous avons proposée : « Servir Encore », que nous avons réussi ce qui n'avait jamais été tenté en France jusque-là , que je suis ici ce soir dans un « grand honneur ». C'est aussi parce que parmi vous tous sont ici présents ce soir quelques amis philosophes discrets qui m'ont affermi dans l'idée que « vivre dans l'honneur « et faire son devoir est « impératif comme la nécessité »que j'ai pu mener à bien ces projets inédits.

Maintenant, vous pensez que je vais vous livrer mes impressions immédiates quand j'ai appris ma nomination le 14 juillet par un message de félicitations apparu sur mon écran d'ordinateur et dont l'expéditeur n'était autre que mon cher Bernard Lobietti . ET BIEN VOUS AVEZ DECIDEMENT TOUJOURS RAISON CHERS AMIS :

Ma première surprise passée, car rien ne m'avait laissé attendre ce jour-là ma nomination, je me suis tout de suite posé la question essentielle : « en suis-je vraiment digne ? ».

et puis, vous savez tous combien il nous arrive d'être indulgents avec nous même ! Alors je me suis trouvé quelques modestes mais assez réconfortants motifs.Je sais qu'ils n'étaient sans doute pas totalement suffisants et je vais encore faire appel à vous pour m'aider au succès complémentaire. Je sais que je peux encore compter sur vous ! A ce moment, je me suis rappelé la belle anecdote que racontaient les familiers de Clémenceau : Un jour que le « Tigre » épinglait la croix au revers du veston d'un industriel qui le sollicitait depuis de nombreuses années pour obtenir la Légion d'honneur, il lui déclara ceci : « Monsieur vous vouliez avoir la Légion d'honneur, vous l'avez ! Il ne vous reste plus qu'à la mériter ! » Féroce, mais juste, si l'on considère que cette distinction n'est qu'une reconnaissance du droit à persister dans la voie de l'HONNEUR. Je sais ce qui me reste à faire avec votre aide, mes bons amis! ! ! Ensuite, et je vous rassure, j'en aurai fini, je me suis mis à méditer sur l'étroite parenté entre le Devoir et l'Honneur. Il m'est vite apparu quelques catégories irréfutables du Devoir ;

1/ Les devoirs que la Nature nous impose, vis-à-vis de nos parents de nos enfants, de nos frères en humanité.

2/ Les devoirs que nous impose la loi démocratique librement acceptée.

3 / Les devoirs selon l'Honneur, ceux qui relèvent de nos promesses, de nos serments, de nos engagements, de l'idée que nous nous faisons de nous-même, assurément les plus exigeants. Ceux-là supposent une âme forte, celle précisément que la glorieuse cohorte des membres de la légion d'honneur attend de nous. ! Je le sais et l'accepte d'enthousiasme...

Je terminerai par cette si délicate pensée du doux poète romantique Alfred de Vigny.

« l'Honneur est la poésie du Devoir »

Encore merci à tous Vous m'avez offert une des plus belles soirée de ma vie...

 

Puis Monsieur Bernard LORIETTI, vice président de l’ADAMA (Association des Anciens Maires et Adjoints ) de l’AIN a pris la parole.

            Le colonel Roland DUTELl, représentant le docteur MINO VERCELLIS président du comité Miribel/Trévoux a en quelques mots présenté la SMLH, société qui accueille Pierre LUDIN depuis sa remise de décoration.

            Enfin, Ronald ZINS, président de l’Association de l’Académie NAPOLEON (basée à Lyon) a rappelé avec pertinence l’origine de la Légion d’honneur.

 

L’ordre national de la Légion d’honneur est le plus ancien ordre en vigueur dans notre pays puisque ceux de l’Ancien Régime ont définitivement disparu en 1830 et que nul autre ordre impérial n’a survécu aux Cent-Jours.

La Légion d’honneur fait partie de notre quotidien. A défaut d’être décoré on connaît son existence.

Sa mise en place ne fut toutefois pas facile et les motivations de Bonaparte sont particulièrement instructives concernant le rôle qu'il dédiait à cette création consulaire.

En 1789, Louis XVI règne depuis 15 ans et il existe 5 ordres royaux :

- 3 ordres de chevalerie : l’ordre de Saint-Michel, l'ordre du Saint-Esprit et l’ordre de Notre- Dame du Mont Carmel

- 2 ordres de mérite : l’ordre de Saint-Louis et l’ordre du Mérite militaire

Tous ces ordres sont supprimés par un décret du 30 juillet 1791 sauf celui de Saint-Louis, supprimé l’année suivante, par décret du 15 novembre 1792.

Néanmoins, conscients qu’il faut stimuler le patriotisme dans une période de bouleversements et de guerre, les révolutionnaires organisent des récompenses nouvelles et en 1793 est attribuée la première arme de récompense à titre individuel.

Bonaparte institutionnalise cette pratique à l’armée d'Italie, mais ce n’est qu’en 1799, le 3 octobre, qu’elle est codifiée par le Directoire.

Dès qu’il est chef de l’État, il reprend cette loi dans la Constitution du 13 décembre 1799 et ensuite un arrêté des consuls pose les règles de l'attribution des armes d’honneur : fusils, baguettes, mousquetons trompettes d'honneur garnis en argent, grenades en or et sabres d’honneur

Ces objets portent les noms des militaires auxquels ils sont accordés et celui de l’action pour laquelle ils l’obtiennent.

Mais, l’institution des armes d’honneur ne répond pas totalement aux attentes de Bonaparte et elle ne prévoit pas de récompenser les services civils.

Il prévoit donc de créer un ordre qui remplacera les armes d'honneur et aura l’avantage d’être donné au soldat comme au général, au civil comme au militaire.

Au début de l’année 1802, il confie à son entourage :

« Les soldats ne sachant ni lire, ni écrire, seront fiers de porter la même décoration que les savants illustres, et ceux-ci attacheront d’autant plus de prix à cette récompense qu’elle sera la même que pour les braves. »

Les choses s’accélèrent au printemps et le projet est vivement combattu au Conseil d’État. Berlier déclare :

« L’ordre proposé conduit à l’aristocratie. Les croix et les rubans sont les hochets de l’aristocratie.

Bonaparte répond alors

« Je défie qu’on me montre une république ancienne ou moderne, dans laquelle il n’y a pas eu de distinctions. On appelle cela des hochets. Eh bien, c'est avec des hochets que l’on mène le monde ! »

Malgré la tirade de Bonaparte, le projet n’est adopté que par 14 voix contre 10.

Les autres corps constitués adoptent également, et plus facilement, le projet qui est concrétisé par la loi du 29 floréal an X, soir le 19 mai 1802.

Dès lors, l’ordre se met en place, lentement.

Le 24 septembre 1803, les 1528 militaires auxquels ont été accordés des armes d’honneur deviennent membres de droit et il faut attendre le décret impérial du 12 juillet 1804 pour que la décoration prenne forme.

Deux grandes cérémonies marquent l'avènement de la Légion d’honneur impériale :

La première a lieu le 15 juillet 1804 aux Invalides et la seconde se déroule le 16 août suivant au camp de Boulogne. Cette cérémonie, d'un éclat sans précédent et inégalé par la suite donne à la Légion d’honneur un immense prestige dans l'armée et dans la France entière.

A partir de 1808, quand Napoléon institue la noblesse d’Empire à grande échelle, les légionnaires deviennent chevaliers.

Initialement, les légionnaires devaient être au nombre de 4 932, mais à la fin de l’Empire, en 1814, ils étaient plus de 32 000, vivants.

La décoration avait été attribuée essentiellement à des militaires, dont les maréchaux de 1 Empire, et à cette époque guerrière, les civils ne représentaient que 5 % des décorés. Parmi eux, Briilat-Savarin, Corvisart, Oberkampf, David, Vivant-Denon. Elle fut attribué aussi à des étrangers, des souverains, des princes, mais aussi Volta, Païsiello et Goethe.

Ordre de chevalerie et ordre de mérite, la Légion d’honneur répondait à un profond besoin de reconnaissance accessible à tous et elle était caractérisée par son aspect démocratique. C’est pourquoi Louis XVIII n’osa la supprimer : d’impériale, elle devient royale.

Elle fut conservée par tous les régimes jusqu'à nos jours et dans notre République elle demeure la récompense suprême, celle qui, comme à sa création, reconnaît les vertus civiles et militaires. Cette récompense qui orne ta poitrine, mon cher Pierre, du côté du cœur, là où tu conserves une grande place pour son créateur : Napoléon Bonaparte.

 

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Remerciements à Mr Jean-Pierre GUILLY président de l’ADAMA 62 pour les photos transmises.

Pour voir d'autres photos de cette cérémonie, cliquez ici


Date de création : 26/12/2013 @ 19:08
Dernière modification : 27/12/2013 @ 18:45
Catégorie : Comité Dombes - Côtière de l Ain

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Intervention sur Radio.B. de notre Président Jean-Paul LA BATIE accompagné de Michel RAVET et de Nicole SINGIER. Interview réalisée par Patrick SUBREVILLE et Gisèle BRUN. Ils abordent la longue histoire de la Légion d'Honneur et aussi le "Tour de l'Ain de la Légion d'Honneur" avec l'exposition qui se tient à Bourg-en-Bresse du 11 au 22 novembre 2018.

Pour écouter cliquez sur le triangle ci-dessous, l'intervention dure 1 heure, vous pouvez accéder à un instant précis en maintenant le bouton rond cliqué et en le déplaçant vers la droite ou vers la gauche

 
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